⊹ Last Train Home ⊹
bienvenue à Brighton


« Il vient un moment dans chacune de nos vies, où le contrôle des évènements qui nous permet de rester raisonnable nous glisse entre les doigts. » C'était il y a deux ans, ma vie s'est complètement écroulée. Mon mari à tout d'abord perdu son emploi à cause d'une blessure, et n'était plus en mesure de respecter son contrat. En même temps, dans le sport, il faut se préparer à toute éventualité. On s'est dit qu'il allait trouver rapidement une place en tant qu'entraîneur, mais rien. Et pour contribuer à notre malheur, mon patron à décidé de me licencier. Faute à l'économie, soit disant. L'entreprise ne gagnait plus assez d'argent alors qu'étrangement, je n'avais jamais eu autant de clients. J'ai su un peu plus tard qu'il voulait simplement se débarrasser de ses employés pour ouvrir un autre salon beaucoup plus grand dans le centre de Brighton, pour faire marcher le tourisme... Dans tous les cas, je n'avais plus de boulot et j'avais une famille à nourrir. La recherche d'emploi à commencé, plutôt mal à vrai dire, personne n'embauche dans le coin. Il fallait quitter la ville, arpenter les petites bourgades et au final, j'ai fini par trouver. Un petit salon dans la ville de Preston, à trente minutes de chez nous. Faire la route ne posait pas problème et le contact passa si bien avec la gérante que je fus embauchée sur le champ. Ma première journée fut catastrophique. J'avais certes obtenu le job mais le genre de massage que pratiquait certaines masseuses n'était pas à proprement parler très.. légal. Un choix important s'imposait : faire des "extras" et gagner beaucoup d'argent rapidement, ou rentrer chez moi et annoncer à ma famille que finalement, maman allait devoir se remettre à chercher du travail. Une semaine plus tard, je me présentais au "nom du salon", passais ma tenue de travail et allait m'occuper de mon premier client.

« Comme Hamlet l’a dit à Ophelia, 'Dieu nous a donné un visage et on s’en crée nous même un autre'. La bataille entre ces deux moitiés d’identité... qui l’on est et qui l’on prétend être : c’est ingagnable. ... » Aujourd'hui, je suis à la tête du salon et toujours en contact avec l'ancienne gérante. Les clients sont de plus en plus nombreux et il nous faut être davantage vigilantes. Deux hommes ont rejoint les rangs, et chaque employé voulant bénéficier d'extras devait respecter certaines règles très strictes, tout comme les clients, consignés sur une liste dont je suis l'unique propriétaire. Il n'y pas de sexe à proprement parler dans nos cabines, mais des massages vraiment, vraiment relaxant.. si vous voyez ce que je veux dire. Première règle : ne jamais parler de la liste. Seconde règle : ne jamais, jamais, jamais parler de la liste. Si cette liste devait sortir au grand jour, ce ne serait pas seulement ma vie qui basculerait, mais aussi la votre, qui serait probablement réduite en miette. Beaucoup de gens importants s'y trouvent, tout comme des habitants lambda. Une personne de votre famille, un de vos amis, de vos collègues, quelqu'un de votre entourage s'y trouve sûrement et vous risqueriez fort d'être blessé, humilié même. Ces personnes ne cherchent qu'une chose, du réconfort, et tant que je pourrais le leur apporter, je continuerais de le faire. Mais rassurez-vous, tous les employés ne prennent pas le risque, aux yeux de tous, ou de la plupart, nous sommes un salon tout ce qu'il y a de plus convenable et nos services sont généralement de très bonne qualité...

Nous voici donc à Brighton, belle et prestigieuse ville d’Angleterre. Ici, vous pouvez être qui vous voulez, faire ce dont vous avez toujours rêver ou bien laisser l'avenir vous guider là ou il doit vous mener. Cependant, ne perdez pas de vu que la vie ne tiens qu'à un fil, tout peux basculer du jour au lendemain.